- Global Voices - https://globalvoices.org -

France & Francophonia Commemorate Slavery Amidst Curriculum Controversy

Categories: Caribbean, Sub-Saharan Africa, Benin, Burkina Faso, Burundi, Cameroon, Cape Verde, Central African Republic, Comoros, Cote d'Ivoire, D.R. of Congo, Djibouti, Dominica, Equatorial Guinea, France, French Guiana, Gabon, Guadeloupe, Guinea, Guinea-Bissau, Haiti, Madagascar, Mali, Martinique, Mauritania, Mauritius, Mayotte, Morocco, New Caledonia, Niger, Republic of Congo, Reunion, Rwanda, Saint Lucia, Sao Tome and Principe, Senegal, Seychelles, St. Barthélémy, St. Maarten, Tahiti, Tanzania, Togo, Tunisia, Education, Ethnicity & Race, Governance, History, Human Rights, Ideas, International Relations, Law, Migration & Immigration, Politics, Protest

Image courtesy of oliviermr2Commemoration of Slavery

A Day of Remembrance

France commemorated slavery [1] for the first time on May 10, reports Haiti's Alterpresse:

Le président francais qualifie d’infamie, la traite négrière et invite les Français à « regarder tout notre passé en face », « sans concession ». Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, salue la décision de Chirac. Cette commémoration, affirme-t-il dans un communiqué parvenu à AlterPresse, « vise à faire prendre conscience à l’humanité tout entière de la gravité de cette période dramatique qu’a été la traite négrière » … Au musée du Panthéon, l’entrée est gratuite ce 10 mai, afin que le public puisse se recueillir devant les tombes de ceux qui, comme Toussaint Louverture (Haiti) ou Victor Schoelcher (Guadeloupe), ont lutté contre l’esclavage. Des expositions, lectures de textes et autres activités culturelles sont prévues à la capitale française et en province, notamment à Bordeaux et Nantes, ainsi qu’à Gorée (Sénégal), d’où sont partis des esclaves vers l’Amérique.

The French president calls the [Transatlantic] trade in African slaves a disgrace and invites the French to “look all of our past in the eye,” “without concession”. Abdou Diouf, La Francophonie [2]‘s Secretary General, salutes Chirac's decision. This commemoration, states he in a press release received by AlterPresse, “seeks to inform humanity of the gravity of the dramatic period of the slave trade.” … At the musee du Pantheon, admission is free this May 10 so that the public may reflect on the tombs of those who, like Toussaint Louverture [3](Haiti) [pictured below] and Victor Schoelcher [4] (Guadeloupe) [sic], fought against slavery. Exhibits, readings and other cultural activities are scheduled in the French capital and outside of it, in Bordeaux and Nantes but also in Goree, Senegal, a departure port of slaves towards the Americas.

Deputies Attack Taubira's Law

Says [5] Alterpresse:

La France commémore la mémoire des victimes de l’esclavage mais semble ne pas s’accorder sur la place de la traite négrière dans les programmes scolaires… Cette célébration a lieu cinq ans exactement après l’adoption définitive, le 10 mai 2001, de la loi Taubira (du nom de la députée de Guyane, Christiane Taubira) reconnaissant la traite et l’esclavage comme un « crime contre l’humanité ». Quarante députés de l’Union de la Majorité Présidentielle (UMP) ont demandé le 5 mai dernier à Jacques Chirac d’abroger l’alinéa de la loi Taubira stipulant que « les programmes scolaires (…) accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place qu’ils méritent ». Cette initiative a été critiquée par divers secteurs. Le Mouvement des démocrates et écologistes pour une Martinique souveraine (Modémas) qualifie les députés de l’UMP de « falsificateurs d’histoire, négationnistes, revanchards ». Ils « préfèrent se verser dans l’apologie de l’oubli des crimes coloniaux de la France et nier le principe de justice des réparations », soutient un communiqué du Modemas expédié à AlterPresse.

France commemorates the victims of slavery but seems not to agree on the place of the slave trade in school curricula … The celebration took place 5 years exactly after the adoption May 10, 2001 of the Taubira Law (named after French Guiana deputy Christiane Taubira [6]) recognizing the trade and slavery as “crimes against humanity”. Forty deputies of Union for a Presidential Majority [7] (UMP) asked Jacques Chirac on May 5 to repeal the clause in Taubira's Law stating that “school curricula (…) will give the slave trade and slavery the time they deserve.” The 40 deputies’ initiative was criticized by several sectors. The Movement of Democrats and Environmentalists for a Sovereign Martinique (MODEMAS) characterized the UMP deputies as “vengeful historical revisionists”. They “prefer to advocate for oblivion of France's colonial crimes and deny the just principle of reparations,” states a press release by MODEMAS sent to AlterPresse.

Dans un communiqué transmis à AlterPresse, le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais (le Collectifdom) prévient que toute tentative pour réviser la loi de 2001 sera vaine. « Nul n’ignore l’hostilité de l’ensemble de l’Outre-Mer et des ultramarins dans l’hexagone à toute révision de la loi de 2001 », souligne le communiqué. A la veille d’échéances électorales importantes, « le parti majoritaire ne pourrait prendre le risque d’affronter le mécontentement de 3 millions de citoyens français », ajoute le document. Pour le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, « il est important que les manuels d’histoire revisitent et fassent connaître ce passé meurtri pour que, plus jamais, le monde ne connaisse pareille tragédie ».

In a press release sent to AlterPresse, the Antilles-Guiana-Reunion-Mayotte Collective (CollectifDOM), a collective of French DOM-TOM [8]ers, warns that any attempt to revise the 2001 law will be in vain. “No one ignores the hostility that DOM-TOMers and their diasporas in France harbor for revisions of Taubira's Law,” states the release. At the eve of elections, “the majority party could not possibly risk the anger of 3 million French citizens,”adds the document. La Francophonie [2]‘s Secretary General Abdou Diouf said: “It is important that history textbooks revisit and make known the wounded past. Never again may the world endure such a tragedy.”

Bloggers Remember

Three days prior to Wednesday's commemoration, Olivier, a DOM-TOMer living in France, blogged that he had never heard as much slavery talk in French media [9].

At Forum Realisance, Musegenshi Katata an African living in France weighed in in favor of teaching French schoolchildren about slavery: [10]

à partir du moment où cette douloureuse et inhumaine épopée de la France, de tout le pouvoir blanc dans le monde sera librement enseignée, discutée; que des étudiants pourront faire leurs mémoires sur ce sujet, il se développera une dynamique objective de la connaissance … La France doit accepter de nous considérer comme des partenaires plutôt que comme des subalternes ou des sans voix et sans avenir. Et cela c´est une des conditions sine qua non de toute liberté, de tout véritable respect de la vie humaine: une preuve réelle, effective et responsable de civilisation.

Once this painful and inhuman French epic, an epic shared by all of white power in the world, is freely taught and discussed, once students can write about the topic, objective knowledge will develop … France has to agree to treat us as partners rather than voiceless, futureless subjects. That is an indispensable condition for freedom, for any real respect of human life, a true and responsible proof of civilization.

In a post entitled Taubira's Law and the 4o thieves, the blogger continues:

Je ne vois pas en quoi ce que font 40 députés français représentant notamment leurs 33% de racistes français doit nous intéresser … Quiconque s´en prend à la loi Taubira, par contre, touche à nos intérêts historiques immédiats ; il devrait se préparer à payer d´abord nos revendications en dommages et intérêts sur l´esclavage, après, il peut faire de sa loi ce qu´il veut. Mais s´il vous plait, payer d´abord !

I don't see why what 40 French deputies representing 33% of racists do should interest us … But whoever attacks Taubira's Law touches our immediate historic interests; first and foremost they should prepare themselves to pay our demands on slavery with interest, then and only then can they do what they please with their law. But pay first, please!

Je comprends que beaucoup de noirs soient impatients ou déçus parce qu´ils ne voient pas les avantages, le résultat immédiats de ces petits pas. Et pourtant, croyez-moi, la loi Taubira est véritable pas de géant sur le chemin de notre liberté.

I understand that many blacks are impatient or disappointed because they do not see the benefits, the immediate results of these incremental steps. Yet, believe me, Taubira's Law is a giant's step on the road to our freedom.

Pourquoi croyez-vous que ces 40 députés vont aux barricades ? Certainement pas pour rien. Ils craignent la vérité. Ils craignent qu leurs propres enfants leur demandent des comptes, et surtout l´accusation qu´en réalité, ils n´avaient jamais respecté leurs propres idéaux de Liberté – égalité – fraternité. Et cela, c´est une victoire pour nous.

Why do you think those 40 deputies are gunning for the frontlines? There is reason why. They fear the truth. They fear that their own children will take them to task but mostly they fear the accusation that at the end of the day, they never respected their own ideals of Liberty-Equality-Fraternity. And that is a victory for us.

L´Afrique libre, indépendante et souveraine pour laquelle nous nous battons ne s´en porterait que mieux avec un partenaire digne, attentionné et diligent et qui aurait retrouvé les chemins vertueux du respect de la valeur humaine.

The free, independant and sovereign Africa for which we fight would only do better with a dignified, attentive and diligent partner who would have rejoined the virtuous road of respect for humanity.

Toussaint Louverture. Source: WikipediaToussaint Louverture [3]

Does France Have a Black Problem?

Another France-based blogger, Parlons Nous, doesn't seem to believe there is a need for the commemoration. The blogger feels that past wrongs cannot inform modern racial attitudes: [11]

Qui d'entre nous a vécu cette esclavage? est ce que le fait qu'un de nos arrières grand pere ait été esclave nous autorise aujourdhui a insulter le mec qui passe devant nous ? Qui voudrait payer pour les fautes de son père et son grand père.

Who among us has lived that slavery?Does the fact that one of our great-grand-fathers might have been a slave authorize us to insult the guy who passes us in the street? Who wants to pay for the wrongs of their father and grandfather?

Dans l'histoire, les europeens ont commencé par explorer le monde puis s'installer et exploiter les peuples locaux et ce n'est pas une question de blancs ou de noirs. C'est vrai en Amerique (les indiens) en Asie etc. Regardons plus loin que le bout de notre nez. Ce n'est pas une question de blanc et de noirs. On n'en veut pas aux noirs en particulier. De tous les temps, les ethnies les mieux armées ont essayé de coloniser les autres regardez la chine et le tibet, le japon et les pays voisins, les etats unis etc. je vous rappelle qu'il ya eu des colonies en Asie aussi. L'inde était un pays colonisé mais qui s'en rappelle aujourdhui?. La guerre d'indochine a été sanglante qui s'en souvient ?Regardez les indiens d'amerique aujourdhui! ils sont historiquement chez eux aux etats unis mais regardez ce qu'on leur a fait subir! “le racisme entre blanc et noirs” Tous les peuples sont racistes. Les indiens (inde)se classent entre eux et pourissent la vie aux parias et autres intouchables pourtant ils ne sont pas blancs. Le racisme est malheureusement international.)

Back in time, Europeans began by exploring the world and then settling and exploiting local peoples and that is not a question of Black or of White. It's true in the Americas (Native Americans), in Asia etc. Let's look beyond the tips of our noses. It is not a question of Black or White. No one has a problem with Blacks specifically. At all times, better armed tribes tried to colonize others. Look at China and Tibet, Japan and neighboring countries, the USA etc. Remember that there were colonies in Asia too. India was colonized but who brings that up today? The war of Indochina was bloody but who brings that up? Look at American Indians today! They are historically on their soil in the U.S. but look at what they've been made to endure! “Racism between Blacks and Whites.” All peoples are racist. Indians from India discriminate against each other and make pariahs miserable yet they are not white. Racism is unfortunately international.

Martinique's Le Blog de [Moi] can't find a connection between the cruelty of slavery and the need to create a Black identity in France. In fact she is adamant that France does not have a black problem [12]:

Point. Je répète: il n’y a pas de “question Noire” en France ! Si quelqu’un prétend le contraire, demandez-lui de ma part s’il y a une question “jaune”, “blanche” ou… “verte”. S’il se retranche derrière le racisme ou l’esclavage, répondez-lui de ma part (donnez-lui l’adresse du blog !) que ces notions n’ont rien à voir avec la couleur de la peau ! Ai-je besoin de préciser ici que l’esclavage date de l’Antiquité et a encore cours aujourd’hui ? Ai-je besoin de préciser que la traite des êtres humains est un phénomène qui touche (présent de l’indicatif) toutes les régions du monde et la plupart des pays.
Attention: en ce lendemain de première commémoration de l’abolition de l’esclavage (dont la symbolique est capitale), loin de moi l’idée de nier ni la portée ni la cruauté de la traite négrière (bien au contraire). Ce que je dis c’est que cela ne constitue en rien un critère qui devrait me rapprocher de tout ce que cette planète porte de Noirs voyons !

I repeat: France does not have a “Black problem”! If anyone feels differently, ask them on my behalf if there is a “yellow” or “white” or … “green” problem. If they hide behind racism or slavery, tell them on my behalf (give them the blog's url!) that these notions have nothing to do with skin color! Must I explain here that slavery dates back to Antiquity and still exists today? Must I repeat that the trafficking in human beings is a phenomenon that touches (present tense) all regions of the world and most countries.
Beware: the day after the first commemoration of the abolition of slavery (which is highly symbolic), I would never dare negate the reach or the cruelty of the [Transatlantic] trade in African slaves (quite the opposite). What I am saying is that slavery is in no way a criterion that should draw me closer to all the Blacks on this planet!

[Moi] then takes on CollectifDOM [13], a collective that fights discrimination against DOM-TOMers , and their efforts to unite African immigrants and French DOM-TOMers (whose status parallels Puerto Ricans’ in the United States):

N’avons nous donc rien appris de l’échec de l’expérience du Libéria ? … Aurait-on l’idée de dire à un Français “blanc” que du fait de sa seule couleur de peau, il aurait la même problématique qu’un Russe ou un Finlandais ? A l’évidence non.
Accepterait-on une association blanche excluant les Noirs comme le revendique le CRAN, qui ne permet pas à un blanc d’en être membre …? Clairement non.
Avec trois grands-parents blancs et un grand-parent noir, est-on noir ? Y aurait-il une pureté de la race blanche qui serait ternie par la moindre goutte de sang “noir” ?”

Haven't we learned from the failed Liberian experiment? … Would we ever tell a “white” French person that their skin color alone put them in the same boat as Russians or the Finnish? Obviously not. Would we ever accept that a white association exclude Blacks as does CRAN a group that does not accept white members …? Obviously not. With three white grandparents and one black, is one black? Is there a purity of the white race that might be stained by the slightest drop of “black” blood?

J’ai certainement du sang “noir” (ma couleur de peau en témoigne), comme j’ai du sang “blanc” (ma couleur de peau en témoigne également !), comme j’ai du sang “jaune” (la forme de mes yeux en sont le témoignage vivant) et je peux continuer longtemps comme ça… Alors pourquoi voulez-vous que je choississe ? Pourquoi voulez-vous que je renie quoi que se soit de l’histoire métissée de ma famille ? Au nom de quoi ? Pour satisfaire qui ?

Non, je ne renie rien ni la couleur de ma peau, ni ma culture, ni mon île, ni mon pays. Non, je ne nie rien: ni le racisme, ni les discriminations dont je peux être victime. Cependant, cela ne m’empêche pas de dire haut et fort ce que je suis n’en déplaise à certains …: je suis Française. Point.

Le problème c’est que la France l’oublie parfois…

I definitely have “black” blood (as my skin color shows), as I also have “white” blood (my skin color shows it too!), as I have “yellow” blood (the shape of my eyes is living proof) and I could go on and on … So why should I chose? Why should I deny anything whatsoever about my family's mixed heritage? In the name of what? To satisfy whom?

Nope, I am not in denial of anything, not my skin color, not my culture, not my island, not my country. Nope, I am not in denial: not racism, not the various forms of discrimination of which I can be a victim. However, that does not prevent me from saying out loud what I am despite what some might think: … I am French. Period.

The problem is that France sometimes forgets…